dimanche 26 mars 2017

OP1 - 2017 (1/2)

De lundi à mercredi prochains aura lieu l'OP1-2017 sur Crozet. Le MD est bien dans les temps, n'ayant pas connu de problème particulier pendant la traversée. Cette OP marquera la fin de la campagne d'été, avec l'entrée dans l'hivernage proprement dit. Nous ne serons plus que 23 une fois la dernière rotation de l'HLO terminée, 10 personnes nous quittant, et 2 nouveaux hivernants nous rejoignant.

L'équipe de sécurité sur la DZ vivres, devant la VieCom, lors de l'OP4-2016

C'est aussi la dernière OP avant la fin de la mission 54, et même si celle-ci aura lieu dans plus de 4 mois, l'écrire laisse un sentiment curieux de nostalgie avant l'heure. En attendant, nous avons fêté dignement les partants hier soir, dans une soirée délocalisée au garage qui laissera des souvenirs mémorables à chacun. Quelques jours plus tôt, nous profitions d'un moment relativement dégagé pour réaliser une nouvelle photo de mission pour la période OP0-OP1.

Photo : France Mercier

L'OP1 va voir quelques nouveautés au niveau logistique. D'abord, les TAAF utiliseront les services d'un Écureuil B3, bi-moteur, pouvant transporter des charges jusqu'à 1T, au lieu de 750kg avec l’Écureuil mono-moteur. 

L'Ecureuil sur la DZ gravats - Photo : mission 52

L'avantage de cette solution, outre de réduire le nombre de rotations, est bien sûr de limiter l'emploi des barges en Baie du Marin, toujours très dépendant de la houle. Pendant longtemps, le fret arrivait en effet par la plage, et était monté par le téléphérique directement sur la base. 


L'arrivée du grand téléphérique photographiée durant la 4ème mission

La construction de la piste reliant la base à la BdM, différée pendant un certain temps, fut rendue inévitable à la suite d'une tempête avec des vents à 190km/h ayant emporté l'un des pylônes du grand téléphérique le 24 juin  1982, pendant la 19ème mission. Une partie des matériels et engins s'étant alors trouvée bloquée à la plage, il fut décidé d’entreprendre sans tarder les travaux par les deux extrémités en même temps.

Haut de la piste en 2008, avec sur la droite les restes de l'ancien téléphérique, démontés depuis


Début de la piste au niveau de la BdM. Depuis, l'emprise de l'installation humaine a été réduite afin de redonner de l'espace aux manchots (suppression de la zone derrière le shelter rouge en 2013-2014, voir cet article)

Les deux équipes se sont rejoignirent au « virage de la jonction »,  une pancarte matérialisant toujours aujourd'hui ce point de rencontre.
 
Nous connaissons enfin l'origine de cette pancarte, dont la signification nous était inconnue !

Outre cet appareil plus puissant, l'OP1 verra également la mise en service d'une nouvelle DZ pour les charges (DZ slings). Actuellement, la base fonctionnait avec 4 DZ : passagers, slings (tout fret sauf vivres), CPL (vivres) et gravats (déchets en partance). Ce système présentait l'inconvénient que l'hélicoptère survole les abords de la base avec des charges, et notamment la piste menant à la Baie du Marin, utilisée par de nombreux visiteurs pour se rendre à la grande manchotière.

 C'est pourquoi nous avons fait le choix de mettre en place une nouvelle DZ pour le transport de charges, qui permettra à l'avenir d'éviter les survols de la base, en dehors des déposes de passagers. Ci-dessous, vous pouvez vous faire une idée de l'ensemble. Le pilote doit d'abord voler en directection de la base depuis la zone de mouillage du MD, tout en évitant le survol du plateau du Bollard, sur lequel nichent de nombreux albatros. Puis il s'oriente selon la tâche à effectuer vers l'une ou l'autre des DZ.


Le lieu choisi se situe à proximité de l'abri à véhicules, qui permet de stocker le fret à l'abri des intempéries et du vent, le temps de le répartir selon sa destination. Enfin, la zone ayant été aplanie depuis la photo ci-dessous, cet aménagement a nécessité une inspection minutieuse par l'agent RN afin de répertorier l'ensemble des espèces présentes, qu'il s'agisse d'espèces natives (à protéger) et invasives (à ne pas disperser).
 

Les Australes modernes, c'est donc ça : une prise en compte sans cesse améliorée de la sécurité alliée au respect de la biodiversité et à la préservation des espaces, afin de minimiser l'impact de la présence humaine tout en menant des recherches pointues et en maintenant la présence française dans cette partie de l'hémisphère.

A suivre : OP1-2017 2/2

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